Les transis ou la mort redoutée
Le transi se généralise au XVème siècle et perdure jusqu’aux dernières années du XVIème siècle. Pourquoi cesse-t-il à cette époque ? Les idées de la Renaissance semblent avoir eu raison des obsessions macabres. En devenant maître de son destin, l’homme libéré n’est plus accablé par la fatalité de sa disparition. Pic de la Mirandolle écrivait déjà en 1486 : « l’homme n'a reçu de Dieu ni lieu, ni délimitation, ni tâches fixes, afin de pouvoir s'engager dans n'importe quelle oeuvre et occuper la place qu'il désire ». Il aura fallu presque un siècle pour mesurer pratiquement les conséquences d’un tel discours.
Le cas de Catherine de Médicis est intéressant : elle passe commande à Della Robia en 1565 (24 ans avant son décès) de son transi. Choquée par l’excès de réalisme, deux ans plus tard elle en choisira un autre qui montre un corps beaucoup plus présentable, dans un état de décomposition nettement moins avancé. La représentation peut aider l’homme à accepter son destin, elle peut même servir de thérapie à ses souffrances, mais il faut éviter de tomber dans l’excès... (illustration : à gauche premier transi de Catherine de Médicis)
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