Marcel Proust et Ophélie Winter
mercredi prochain pour trouver la solution...
Face à cette crise de son identité, l’individu réagit. Il se trouve que cette évolution sociale correspond à une évolution technologique et médiatique considérable qui va en profiter pour proposer à ceux qu’on appellera le « public » de nouvelles identités, multiples et éphémères, flatteuses et oniriques.
Si les frères Lumière ne croient pas en leur cinéma, c’est parce que personne ne pouvait prévoir l’importance de l’identification, dite secondaire, du spectateur. Un petit rappel : l’identification primaire, au cinéma, signifie reconnaître le faisceau de lumière sur la toile comme un personnage, l’identification secondaire consiste à prendre la place de ce personnage. A partir de Fritz Lang et des premiers plans subjectifs (la caméra est l’œil du personnage, en opposition au plan objectif où la caméra est l’œil du spectateur) le cinéma jouera sur cette alternance objectif-subjectif pour amorcer le phénomène d’identification dont la première conséquence fut l’émergence du héros. Le succès du cinéma tient en grande partie à ce transfert du spectateur, la salle obscure aidant à se déconnecter de soi-même pour une plus grande disponibilité à devenir autre.
Le procédé fonctionne moins bien à la télévision et cela explique que les deux médias continuent à coexister. La taille de l’écran, l’environnement visuel familier, le bruit ambiant font qu’on ne s’arrache pas si facilement à soi-même. Les producteurs ont alors rapidement proposé un autre rapport avec le spectateur : une relation privilégiée de connivence. La télévision s’adresse directement à nous : « Mesdames, Messieurs bonsoir ». Là ou l’acteur de cinéma nous ignore (ne jamais fixer la caméra), le présentateur nous regarde droit dans les yeux, l’animateur se tourne fréquemment vers nous, entretient un rapport personnel en nous rassurant sur notre état d’être vivant. Même si l’interlocuteur est dans la boîte et qu’on ne peut lui répondre, nous existons pour lui. Et d’ailleurs, au fil des décennies, cette interactivité apparaît de plus en plus déterminante. L’omniprésence de l’audimat, le vote par SMS, le rôle du spectateur qui détermine le cours de l’émission (Loft Story), tout va dans le sens d’une communication public-média et d’une flatterie grossière consistant à assurer : c’est vous, le public, qui décidez et la télévision est votre création et votre image.
Internet pousse la formule encore plus loin. L’internaute est directement l’auteur du média. Le succès des forums, de Wikipédia, d’AgoraVox en témoignent quotidiennement. Les grands journaux dans leur édition Internet ne se conçoivent pas sans les réactions des lecteurs. Le spectateur devient acteur. Mais le plus souvent l’intervenant choisit un pseudo et un avatar (mot sanskrit : réincarnation du dieu Visnu, par extension métamorphose, transformation). Il s’invente une nouvelle identité qu’il façonne à sa convenance pour lui permettre d’agir incognito, en toute liberté, c’est-à-dire sans assumer les conséquences de ses mots ou de ses débordements. Rien ne prédisposait l’internaute à l'incognito et cette tendance n’est pas le fruit du hasard : les psychologues ont remarqué que l’identité fictive de l’internaute était souvent radicalement opposée sa véritable. Sous couvert d’anonymat on ose, on bataille, on insulte, on se défoule. Les agneaux se transforment souvent en loups féroces et les auteurs se forgent souvent une identité compensatoire de leurs faiblesses : séducteurs, audacieux, sûrs d’eux-mêmes.
Adaptée au monde contemporain par une technologie performante, la découverte de ces nouvelles identités ne va pas sans risque. Leur caractère dominant et commun est la transparence : on existe tout en restant imperceptible comme le lecteur dans sa chambre, le spectateur dans les salles obscures, le téléspectateur dans son espace privé, l’internaute derrière ses pseudos et avatars. Accomplir le vieux rêve de l’homme invisible : voir sans être vu, agir sans être démasqué, donc jugé. Gain de liberté que confère l’anonymat, mais en troquant son identité unique contre des identités plurielles et fictives qui permettent de compenser tant bien que mal une absence. Toutefois, jusqu’à présent, la psychanalyse attribuait ce recours à la construction de l’adolescent qui puise des éléments chez différents modèles pour se réaliser en individu achevé.
Comme on l’a vu de façon extrême avec les jeux de rôle, le participant qui développe une seconde personnalité, voire une troisième (il arrive fréquemment qu’une seule personne possède plusieurs pseudos sur un même forum), peut facilement dériver vers un état de schizophrénie. Il ne parvient plus à faire la part des choses entre ses rôles fictifs et lui-même. Il emmêle la personnalité qu’il développe, sous couvert d’anonymat, avec celle qu’il présente dans le réel perceptible où il s’expose : il reste toujours plus risqué, par crainte des réactions et du jugement d’autrui, d’agir sous ses vrais noms et images qu’on ne peut ni abandonner ni trop modifier.
Il est aujourd’hui indéniable que la perte d’identité de l’individu va de pair avec la tendance des médias à placer le spectateur dans un nouveau rôle qui lui permet d’agir (sans se contenter simplement de recevoir) et donc d’exister, même fictivement. Reste à déterminer qui fait la poule et qui fait l’œuf. Si l’on en croit Régis Debray : « Il n’y a pas d’identité sans un minimum d’altercation avec un autre que soi », Internet serait le mieux adapté des trois principaux médias pour jouer le rôle de création identitaire. Les individus que nous sommes réussiront-ils à s’en contenter ?
Illustration : La Dame du lac - un film de Robert Montgomery entièrement tourné en caméra subjective. On ne voit le protagoniste et narrateur que furtivement, dans un miroir (haut)
Générateur d'avatars. Coiffures destinées à la fabrication de son image Internet (milieu)
Pour ceux qui sont intéressés par le débat, l'article est publié sur AgoraVox
La Grèce est un pays récent (première Indépendance en 1821). Il a été formé à la suite d’un soulèvement nationaliste favorisé et financé par les grandes puissances européennes de l’époque (Angleterre, France, Russie) qui voyaient là un prolongement romantique à l’Antiquité, la reconnaissance d’une culture dont ils se réclamaient les héritiers ainsi qu’un affaiblissement de l’Empire ottoman.
Il faut remarquer les difficultés que représente la fondation d’un pays à partir de peu. Une première tentative pour instaurer une démocratie à l’image de l’Athènes de Périklès se solde par l’assassinat de Kapodistrias, un aristocrate démocrate, premier gouverneur de Grèce. Réalisant que la démocratie est un apprentissage long et parfois dangereux, l’Europe impose à la Grèce une monarchie en 1833. On va chercher, pour gouverner le pays, un prince bavarois Othon (17 ans), qui se désintéresse de cette terre aride ne comptant aucun ville importante (Salonique n’est pas encore grecque à cette époque), ravagée par le banditisme et la piraterie. Sa première préoccupation sera de constituer une cour digne d’un roi, si oublié soit-il dans cette contrée tellement excentrée, et d’implanter la capitale à Athènes qui n’était alors qu’un village au pied de l’Acropole. De ce Roi, avec l’aide de son Premier Ministre, naquit « la grande idée », référence évidente à l’Antiquité puisqu’il s’agissait de reprendre aux Turcs les territoires historiquement grecs (y compris Constantinople). Othon, jugé piètre politicien, est renversé par un coup d’état militaire (1862).
L’Assemblée Nationale, résultat de la constitution qu’Othon avait fini par accepter (sans toutefois la respecter), élit sous la pression européenne le roi Georges Ier, d’origine danoise, à son tour assassiné en 1913 après un long règne de cinquante ans. Sous son règne naquit l’importance du service public dans un pays peu industrialisé et surtout cette habitude de mettre en poste des individus, non pas en fonction de leurs compétences mais en échange de voix aux élections ou de services rendus. Ce système, apparentée à du clientélisme, se révèle souvent destructeur pour la démocratie et même pour l’Etat puisque les élections deviennent des luttes acharnées dont dépendent les emplois de bon nombre de citoyens. Chaque changement de tendance politique implique un changement d’administration. Ainsi par exemple, entre 1870 et 1875, la Grèce connaît neuf changements de gouvernements engendrant une situation de trouble permanent. Nous sommes à des périodes de monarchies parlementaires souvent houleuses, entachées de coups d’Etats et d’assassinats. Il faut attendre 1924 pour voir proclamée la Première République grecque, faisant suite à une expédition militaire vers Ankara, orchestrée par Vénizélos grisé par la résurgence de la Grande Idée. L’incursion en terre turque se solda par un échec militaire cuisant, entraînant la Grande Catastrophe (incendie de Smyrne et déplacements massifs de populations entre la Turquie et la Grèce). Jusqu’en 1974 la politique grecque sera caractérisée par une grande instabilité, oscillant entre une monarchie contestée et une tendance démocratique toujours menacée de dictature (Metaxas en 1936, Papadopoulos en 1967).
C’est seulement depuis 1974 que la Grèce connaît une véritable démocratie
C’est-à-dire un gouvernement à l’abri des coups d’Etats et des guerres civiles, élu au suffrage universel (indirect). Cependant, à deux exceptions près (K. Simitis de 1996 à 2004 et Georges Rallis de 1980 à 1981) le poste de Premier Ministre est tenu par trois familles historiques. La famille Papandréou (Georges Papandréou, trois fois Premier Ministre de 1944 à 1965, Andréas Papandréou, son fils, Premier Ministre de 1981 à 1990, puis de 1993 à 1996 et Georges Papandréou, son petit fils, actuel candidat), la famille Mitsotakis (K. Mitsotakis, neveu de Vénizélos, Premier Ministre de 1990 à 1993. Sa fille est aujourd’hui Ministre des affaires étrangères) et la famille Karamanlis (Konstantinos Karamanlis, Premier Ministre de 1955 à 1963 puis de 1974 à 1980, Kostas Karamanlis, neveu de Konstantinos, Premier Ministre de 2004 à aujourd’hui et candidat pour un nouveau mandat).
Difficile pourtant de parler de népotisme pour des relations parfois tendues entre les membres d’une même famille et pour des hommes démocratiquement élus même si ce n’est pas directement (par tradition c’est le Président du parti majoritaire qui devient Premier Ministre). Toutefois la politique grecque ressemble beaucoup à une affaire de familles. Les deux partis en alternance au pouvoir depuis 1974, la Nouvelle Démocratie (les bleus) et le PASOK (les verts), ont de bonnes chances de le rester encore longtemps pour la simple raison qu’ils ont fourni un emploi (le plus souvent dans les grandes entreprises publiques) ou un avantage décisif à bon nombre de citoyens qui se trouvent ainsi liés à ces partis par un étrange rapport d’interdépendance. Un petit groupe politique émergent, incapable d’accorder de telles faveurs, se trouve ainsi réduit à la marginalité et au vote de sympathie. D’autant qu’après ces passages répétés d’un parti à l’autre, personne ne croit plus trop à l’argument idéologique et à la bonne foi des candidats qui ont tendance à rivaliser de promesses démagogiques, difficiles à tenir dans la conjoncture actuelle. Le citoyen grec est devenu pragmatique et puisque, au delà des discours, la gestion du pays n’est pas très différente, autant voter pour le parti qui permet de mieux tirer son épingle du jeu. Il faut ajouter à cela que la majorité des citoyens votent dans son village d’origine, là où on connaît personnellement le député candidat. Le système de favoritisme est bien sûr incompatible avec l’anonymat. Tout ce contexte donne aux élections grecques une dimension bien particulière qui déchaîne chaque fois autant de passions.
Nous sommes bien loin de la démocratie athénienne de Périklès
Si la Grèce est bien le berceau de la démocratie, elle est aussi, l’histoire contemporaine l’a montré à maintes reprises, l’exemple de sa fragilité et de ses possibilités de dérives. Difficile, compte tenu de la formidable évolution des sociétés occidentales, de choisir en les glorifiant des exemples aussi lointains pour les appliquer à des pays dont la taille, la culture, la mentalité n’ont plus aucun rapport avec ces communautés vieilles de 2500 ans dans lesquelles on puise ce qui nous arrange en occultant ce qui nous gêne.
Alors dimanche, les verts ou les bleus ?
Illustration : gauche, Kostas Karamanlis, droite, Georges Papandreou
L'article est publié sur Agoravox
Annoncé pour le 19 septembre aux Etats Unis, Kid Nation, ce nième reality show soulève une grosse contestation, due essentiellement au fait que ce sont des enfants qui sont dans le bocal, en bêtes de foire, et pas en raison du véritable abus de confiance que constituent, dans leur quasi totalité, les reality shows.
Bref résumé : l’action se situe à Bonanza, un village du Nouveau-Mexique dont le nom évoque une série télévisée américaine des années soixante. Le cadre ressemble à un décor de Western et les enfants sont, soi-disant, livrés à eux-mêmes, avec toutefois des psychologues pour « éviter les débordements ». Que font-ils pendant ces quarante jours d’isolement? Ils mènent une vie de petits fermiers avec toutes les contraintes qu’elle implique : cuisine, nettoyage, soin des animaux, etc. Le travail est tel, pour des enfants qui n’y sont pas préparés, que certains craquent avant la fin du tournage. L’amusement tourne parfois à l’aigre quand l’activité devient imposée et répétitive. Les enfants sont séparés en quatre classes : travailleurs, cuisiniers, commerçants et « upper class », arborant des couleurs différentes pour éviter la confusion. Mais on peut changer de statut social quand on réussit certaines épreuves. Tout se passe par vote des enfants et le gagnant du jour remporte 20 000 dollars. Dans l’esprit des producteurs, ce microcosme est censé donner une image de démocratie.
L’émission n’étant pas encore diffusée, on ne peut se fier qu’aux extraits et à la publicité pour se forger une opinion ainsi qu’à la teneur des plaintes qui ont été déposées par les parents des bambins. Ces plaintes portent essentiellement sur la négligence de l’encadrement, le travail des enfants (payés 5000 dollars chacun tout de même). Les syndicats du cinéma dénoncent le rôle déguisé d’acteurs qu’on a imposé aux pensionnaires, et évoquent des textes écrits par la production à lire, des scènes à jouer et rejouer. Personne ne se pose pourtant le problème du rôle qu’on fait tenir aux enfants dans cette affaire.
Une société cloisonnée
Le principe du reality show est de séparer la société en catégories pour n’observer qu’un spécimen de cobaye. Le critère est souvent l’âge (Kid Nation de 8 à 15 ans), mais on a pu voir aussi d’autres critères encore plus discutables comme le surpoids (Big Diet en Allemagne), la séduction (Loft Story 2001, 18 à 30 ans) et pourquoi pas bientôt une anomalie physique, la cécité, la surdité, pour être assuré d’un solide dénominateur commun. La production doit s’inspirer du dicton : « qui se ressemble s’assemble » et, sûrement influencée par la biologie et sa propension à classifier, met en observation l’échantillon le plus cohérent possible. Dans le cas présent elle crée même des sous-catégories sociales, avec une classe dirigeante, une classe de travailleurs (dont, étrangement, ne font pas partie les cuisiniers) et de commerçants peut-être destinés à jouer le rôle de classe moyenne… avec les cuisiniers.
Un thème porteur
Les reality shows fonctionnent par thèmes. Le premier Loft Story de 2001 était axé sur les relations amoureuses, il y eu ensuite la vogue des shows aventuriers ou il s’agissait de survivre dans un milieu naturel, voire hostile. Où le procédé devient malhonnête c’est quand il prétend à l’objectivité pour faire passer son message ( si basique soit-il), quand il prétend à l’aléatoire alors que les candidats sont toujours choisis très précisément, presque scientifiquement. Il faut savoir que le sujet des conversations entre les cobayes est le plus souvent décidé à l’avance. Dans certains cas, comme celui qui nous occupe, des pans entiers de textes sont écrits et joués par les enfants. Il existe donc une idée de départ pour lancer l’émission et le rôle du réalisateur est de lui accoler les événements qu’il aura glanés au fil des heures d’enregistrement, et même davantage cette fois-ci puisqu’on est en présence d’un véritable scénario. L’exemple de Kid Nation souhaite montrer que les principes de démocratie sont ancrés en chacun de nous, dès la petite enfance, et qu’ils prédominent, malgré tout, quand un petit groupe est livré à lui-même dans une communauté autarcique. Le microcosme de Bonanza donne un résumé de société, avec un groupe dominant, un groupe dominé et des hypothétiques passages de l’un à l’autre, plébiscités par l’ensemble de la communauté.
La lassitude de la fiction
A une époque où chacun peut voir sur son téléviseur des milliers de fictions chaque année, les producteurs ont pensé que la référence à la réalité ouvrait de nouveaux horizons. Ce n’est pas nouveau, souvenez-vous du slogan des bandes annonces depuis les années soixante : « a thrue story ». Malheureusement, ce qu’on diffuse n’est qu’une parodie savamment orientée de ce qu’on veut faire passer pour du réel. L’objectivité des prises de vues n’a plus cours quand on dispose de 26 caméras et 50 micros (Loft Story I) et donc qu’un choix drastique de la représentation et du son est opéré en aval. Si l’on en croit les extraits, Kid Nation franchit encore un palier supplémentaire en présentant des images déjà montées de plans soigneusement alternés qui impliquent un découpage préalable. Nous ne sommes plus dans la (fausse) caméra de surveillance mais dans des procédés cinématographiques garants de l’efficacité émotionnelle. Ce reality show ne se donne plus la peine de faire semblant, il nous dit « on fait du cinéma mais du cinéma vrai, instinctif ». Les enfants et leur légendaire candeur en sont la plus convaincante démonstration.
Le direct a lui aussi disparu dans Kid Nation. On sait que l’expérience (le tournage) a eu lieu au printemps dernier et qu’il n’est plus question de « temps réel » qui paraissait pourtant un des principes de ce genre d’émissions : le téléspectateur, tenu en haleine devant son écran, espérait qu’un événement allait survenir et qu’il en serait le premier témoin.
Le nouveau reality show est-il arrivé?
Techniquement, le reality show est donc revenu aux principes du cinéma : scénario, découpage, prise de vue, montage. D’un côté le procédé est plus franc puisqu’on ne cherche plus à vendre un réalité synchronique, mais je doute que ce soit la franchise qui ait inspiré ce renouvellement du genre. Je crois davantage que l’on cherche à faire passer pour de la spontanéité des idées longuement mûries dans les bureaux de la production. Que l’image, sans se priver cette fois des moyens du cinéma qui ont fait leurs preuves, serve à abuser le monde des téléspectateurs en jouant sur la corde d’un pseudo-réalisme. Il ne serait pas excessif d’avancer que Kid Nation utilise habilement des enfants pour glorifier des valeurs morales auxquelles le monde des adultes est si fondamentalement attachée et qu’il cherche même à promouvoir… et ceci malgré les dérives déjà constatées dans l’histoire contemporaine.